Les affiches de la 27e édition de FILMAR enfin révélées !

Pour la sixième année consécutive, le festival FILMAR en América Latina confie la création de son identité visuelle au studio de graphisme suisse WePlayDesign, composé de Sophie Rubin et Cédric Rossel. Depuis 2020, le duo réinvente chaque année un univers graphique singulier, donnant à chaque édition de FILMAR une identité unique tout en faisant rayonner le cinéma et la culture latino-américains à Genève. Cette année, le triptyque d’affiches nous transporte au cœur d’un univers néo-andin chatoyant et audacieux, façonné par un architecte bolivien : le très visionnaire Freddy Mamani.

10/09/2025

Freddy Mamani, né en 1971, vit et travaille à El Alto, où il crée dans les années 2000 le style néo-andin. Autodidacte, il puise dans la richesse de la culture aymara, notamment dans les motifs traditionnels des tissus, qu’il traduit en formes géométriques colorées pour imaginer ses célèbres “cholets”.

Plus qu’une architecture, Mamani invente un univers nouveau où traditions ancestrales et modernité s’entrelacent. Formes flamboyantes, couleurs vives, symboles aymaras réinventés… Son travail bouscule les codes, réinvente l’espace urbain et affirme avec force l’identité culturelle andine dans une architecture fière, visible et assumée.

Aujourd’hui, la ville de El Alto compte près de 170 “cholets”, dont la grande majorité a été imaginée par l’architecte lui-même. Impossible de les ignorer : avec leurs couleurs éclatantes et leur concept audacieux, ces édifices se détachent du paysage et tranchent radicalement avec le style bolivien traditionnel. A travers ces constructions, Freddy Mamani allie esthétique et engagement politique : il montre qu’une culture ancestrale peut se projeter vers le futur et que l’ascension sociale est possible. Doté de plusieurs étages, ces bâtiments symbolisent l’ascension d’une classe moyenne fière de son héritage autochtone.

Souvent imité mais jamais égalé, Freddy Mamani rayonne aujourd’hui bien au-delà des Andes et est reconnu par de prestigieuses institutions. Ces dernières années, il a notamment été exposé à la Fondation Cartier pour l’art contemporain à Paris (2018) et, plus récemment, à la 24e Biennale de Sydney (2024). 

Le triptyque de cette édition arbore trois “cholets” emblématiques, mis en lumière par le photographe japonais Tatewaki Nio, originaire de Kobe et basé à Sao Paulo, dans sa série Neo-Andina (2016). Ses images captent la puissance esthétique de ces édifices, tout en interrogeant ces nouvelles dynamiques sociales et culturelles qui transforment le paysage bolivien.

En mettant à l’honneur le style néo-andin, FILMAR invite à réfléchir à notre manière d’habiter l’espace, à considérer l’architecture dans ses dimensions sociale et culturelle, tout en célébrant les traditions comme moteurs d’évolution. A l’instar du cinéma, ces affiches ouvrent des horizons nouveaux, où il devient possible de voir le monde autrement, de se laisser surprendre et de vibrer au rythme de la créativité latino-américaine.

 

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