Deux films signés par des réalisatrices primés au Festival FILMAR

FILMAR en América Latina a primé deux films de trois cinéastes du Salvador et de Cuba. Les prix ont été décernés à Nuestra libertad de Celina Escher et A media voz de Heidi Hassan et Patricia Pérez Fernández

28/11/2021

Le Prix du Public FOCUS SUD, d’un montant de 4’000.- cofinancé par la Fédération genevoise de coopération et Helvetas, a consacré A media voz, œuvre cinématographique autobiographique, basée sur la correspondance entre les cinéastes Heidi Hassan et Patricia Pérez Fernández. Amies dans leur jeunesse puis séparées pendant quinze ans après leur émigration en Europe, elles partagent leurs expériences, leurs vidéos et se remémorent des souvenirs de leur pays. Un voyage émotionnel et intime sur l’amitié, les racines et l’itinéraire d’une génération. 

« Nous sommes profondément reconnaissantes au Festival FILMAR d’être une fenêtre si importante sur les différentes réalités de l’Amérique latine. Ce prix est très spécial pour moi car Genève est la ville qui m’a accueillie il y a 20 ans. Je voudrais dédier ce prix à tou·te·s les ami·e·s que j’ai eu la chance de rencontrer en Suisse. L’émigration ou la prison sont les seules options laissées par le gouvernement aux personnes qui dénoncent la vague de répression qui sévit à Cuba ou qui demandent simplement une participation à la construction de leur pays. Patricia et moi profitons de cette occasion pour demander la libération des centaines de prisonnier·ère·s politiques actuellement détenu·e·s dans les prisons cubaines et la liberté d’expression pour notre pays » a déclaré la réalisatrice Heidi Hassan.

Le Prix du Jury des jeunes OPERA PRIMA a été décerné à Nuestra libertad réalisé par Celina Escher, un documentaire sur l’histoire de Teodora Vásquez – porte-parole des « 17 y más » – et sur la question de l’avortement au Salvador. Doté de CHF 4’000.-, ce prix est cofinancé par les ONG Eirene, Terre des Hommes et SWISSAID.

 « Faire partie du Jury des jeunes de FILMAR a été une expérience très enrichissante. Discuter avec les cinéastes est une chance et un moment inspirant. Notre choix s’est porté sur un documentaire avec un message qui ne peut pas attendre. Nous avons été bouleversé·e·s par les images et les témoignages du film qui rendent visible la criminalisation de l’avortement au Salvador. Nous n’imaginions pas que les femmes puissent subir une telle injustice », ont annoncé les membres du Jury composé de jeunes venus des collèges genevois, sous la supervision de la cinéaste Heidi Hassan.

« Merci au Festival FILMAR et au Jury pour cette reconnaissance ! Cela signifie beaucoup pour nous. Cette reconnaissance est dédiée à toutes les femmes qui sont encore injustement emprisonnées et criminalisées par l’interdiction de l’avortement au Salvador, ainsi qu’à Manuela et Beatriz qui en ont perdu la vie. Il est également dédié à toutes les salvadoriennes qui survivent au machisme et à la violence d’État. Le cinéma est un art collectif et je tiens à remercier mon équipe au Salvador et en Suède ainsi qu’à remercier Teodora d’avoir été notre inspiration ! Avortement légal au Salvador et dans tous les territoires ! La liberté pour les 17 y mas », a souligné la réalisatrice Celina Escher. 

Le Festival FILMAR a retrouvé son fidèle public pour cette 23e édition, avec une fréquentation élevée et une projection ajoutée au programme suite à la forte demande de l’audience.

« Nous sommes hereux·ses d’avoir retrouvé le public de FILMAR, toutes générations confondues, dans les salles. Pour remercier notre public et les spectateur·rice·s de toute la Suisse, nous avons prolongé l’aventure en ligne sur filmingo avec dix films latino-américains. Par ailleurs, le public qui nous suit depuis des années, composé de toujours plus de jeunes, a fait que nous avons dû ajouter des projections durant le Festival », a affirmé Vania Aillon, la directrice de FILMAR.

FILMAR en América latina a proposé 60 films dans les salles à Genève et dans les communes genevoises, ainsi que des tables rondes, des conférences et des débats lors desquels le public a pu rencontrer une quinzaine de cinéastes. Des événements ont aussi eu lieu à l’audio, au Chat Noir, à la Gravière, sur l’Esplanade du Grütli, à l’Université de Genève et au Graduate Institute.